Satellites et IA : Zoom sur 4 projets lauréats de l’AAP

Source image : @Getty Images

Le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, en collaboration avec le ministère de la Transition énergétique, a lancé une communauté d'acteurs de l'IA pour soutenir la transition écologique et énergétique. L'objectif est de développer des applications d'IA pour la transition écologique, avec un focus sur la décarbonation et la transition énergétique des territoires. L'appel à projets de France 2030 , « démonstrateurs d'IA frugale dans les territoires pour la transition écologique » opéré par la Banque des Territoires entre juin et décembre 2023  s'est adressé à des consortiums réunissant des acteurs publics locaux et d'autres partenaires pour déployer des solutions d'IA innovantes et frugales.

Huit projets lauréats ont été sélectionnés pour leur capacité à utiliser l'IA dans des domaines tels que les mobilités, les bâtiments, la gestion de l'eau et la prévention des risques.

Quatre d’entre eux utilisent des données satellitaires :

Le Projet IA.rbre

La Métropole de Lyon et ses partenaires développent un projet, IA.rbre, visant à aider les collectivités à végétaliser leurs territoires et à s'adapter au changement climatique. Le projet utilise des outils d'intelligence artificielle pour analyser et croiser des données territoriales existantes afin de localiser des zones propices à la plantation, à la densification de la végétation et à des aménagements urbains durables. IA.rbre s'appuie sur un indice de plantabilité existant, qu'il améliorera grâce à l'apprentissage supervisé et en intégrant des données supplémentaires sur la désimperméabilisation, le rafraîchissement urbain et l'habitabilité. Le projet adopte une approche frugale, en utilisant des données ouvertes et des modèles préexistants, et vise à être reproductible et adaptable à d'autres territoires. Les données satellite permettront de suivre l'évolution de l'usage des sols et de la canopée dans le temps, tandis que les données LIDAR pourraient générer des visualisations 3D, des plans en 3D pour les déclarations de travaux et des modèles pour l'analyse des pentes et du ruissellement des eaux.

Le projet AMELIA

Le projet AMELIA est porté par un consortium réunissant des acteurs publics et privés, dont WALTR, une entreprise émergente, l'Université de Georgetown (UGE), et les instituts publics BRUITPARIF et IFPEN. Le projet vise à fournir au Territoire Paris Est Marne & Bois (PEMB) et à ses 13 communes des cartographies dynamiques de la pollution sonore et atmosphérique, ainsi que des émissions polluantes. Le projet utilise des techniques d'intelligence artificielle et de science des données pour analyser et traiter des données issues de diverses sources. L'une des approches innovantes du projet consiste à utiliser des mesures satellitaires pour détecter et mesurer les émissions de polluants tels que les NOx et les particules fines (PM). Cette approche permet de dépasser les limites des méthodes traditionnelles en fournissant des informations en temps réel sur l'origine des polluants. De plus, le projet AMELIA prévoit d'installer des stations de mesure supplémentaires pour la détection des NOx et des PM, ce qui contribuera à la densification du réseau de surveillance de la qualité de l'air et à l'amélioration de la précision des modèles de surveillance.

Le projet PrevizO

Le projet PrevizO, porté par la Région Centre-Val de Loire et ses partenaires, vise à anticiper les périodes de stress hydrique et à améliorer la gestion de la ressource en eau. La solution d'intelligence artificielle développée dans le cadre du projet utilise des données satellitaires, des mesures sur site et des projections issues de modèles physiques pour prédire les épisodes de tension sur la ressource en eau et évaluer leur impact sur l'environnement et les activités humaines. Le projet adopte une approche frugale de l'IA, en sélectionnant soigneusement les données en entrée et en capitalisant sur la connaissance des experts locaux. PrevizO permettra à la Région Centre-Val de Loire et à ses partenaires, dont le groupe Antea, le BRGM et l'Université d'Orléans, de prendre des décisions éclairées en matière de gestion de l'eau et de mettre en place des mesures de prévention et d'adaptation aux épisodes de tension.

Le projet PEP-BIOccIA

Porté par la Région Occitanie pour une durée de trois ans, le projet PEP-BIOccIA rassemble OPenIG, le CNRS , Data Terra, et bureau d’études TerrOïko et s’inscrit pleinement dans une dynamique d’accompagnement de l’ensemble du territoire en faveur de la transition écologique. Scalable et transposable à tout le territoire français, il contribue à l’amélioration des politiques publiques, tant régionales (Stratégie régionale pour la Biodiversité (SrB), Pacte Vert …) et locales (SCoT, PLU(i)…) que nationales (stratégie nationale biodiversité 2030 (SNB)). Le projet vise à produire une cartographie précise et annuelle des milieux naturels et de la répartition des espèces de faune et de flore dans la région. Les données satellitaires, analysées par l'IA, jouent un rôle crucial dans la création de cette cartographie, en fusionnant avec d'autres sources de données d'occupation des sols. Le projet permettra également de prédire la présence des espèces dans les différents milieux naturels, y compris dans les "zones blanches", et de simuler leur répartition à l'horizon 2050 en tenant compte du changement climatique. Les données et indicateurs seront accessibles gratuitement sur la plateforme OPENIG et mis à jour annuellement, offrant ainsi un outil majeur pour la planification écologique et la prise de décision en faveur de la biodiversité en Occitanie.

Pour plus d’informations :
https://nouvelle-elettre.developpement-durable.gouv.fr/cgdd-sri/annee-2024/mai-2024/rubrique468.html
https://www.ecologie.gouv.fr/appel-projets-demonstrateurs-dia-frugale-transitions-ecologique-et-energetique-dans-territoires